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Yves Millet, A l’occasion des rives. Essai sur les modalités du sensible

L’Atelier des Cahiers, collection Essais, 2014

 

Le mot de l’éditeur

Cet essai regroupe un ensemble d’analyses se rapportant à des pays d’Asie. Dans un dialogue avec des philosophes tels que Gilles Deleuze ou John Dewey, l’auteur suggère une autre lecture des différents modes de l’expérience esthétique propre à des objets ou usages se situant entre art et vie quotidienne, comme la collection de pierres évocatrices, l’art de la performance ou l’ornementation…

 

A propos de l’auteur

Yves Millet est professeur à l’université Hankuk des études étrangères en Corée du Sud et est chercheur associé à l’AMP (Architecture. Milieu. Paysage) / UMR 7218 CNRS LAVUE. Ecole d’architecture de Paris La Villette. Ses domaines de recherches sont l’esthétique environnementale et la philosophie de l’art. Il a notamment dirigé la publication de « Poésie et paysage » en 2009 et publié « Expérience esthétique et milieu » en 2006. Il est aussi l’auteur d’écrits de fiction ou d’essais critiques publiés dans diverses revues.

 

Argumentaire ModesEsthetiques

 

 

Compte rendu du panel : « Combinaisons internes et adaptations externes », 20 novembre 2014

 

Colloque international « Pluralité religieuse et culturelle en Asie de l’Est (Chine, Corée, Japon) », organisé par l’équipe ASIEs de l’INaLCO et le Réseau des Études sur la Corée (INaLCO-Paris-Diderot-EHESS), 20-21 novembre 2014

 

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Compte rendu réalisé par Hunhee Cho, Lucie Daeye, Hugo Desmettre, Dilara Kuruoglu, Xiao Wu, étudiants du séminaire de Valérie Gelézeau à l’EHESS

 

Modéré par Valérie Gelézeau (EHESS) qui évoque en introduction le projet scientifique du Réseau des études sur la Corée dans lequel s’insère ce colloque, le second panel est consacré aux combinaisons internes et aux adaptations externes face à la pluralité religieuse et culturelle de la région. Passionnant en ce qu’elle intègre toutes les composantes de la thématique du colloque, l’intervention de Pierre-Emmanuel Roux (historien des religions post-doctorant à l’Université de Bochum) est intitulée « Catholic Converts, Ancestor Worship and Religious Plurality: A Few Thoughts on Ming-Qing China and Chosŏn Korea ». Après avoir rappelé l’importance du culte des ancêtres au sein des sociétés chinoise et coréenne, l’intervenant s’est interrogé sur l’impact de l’interdiction de ce culte en Chine et en Corée et sur les différentes attitudes adoptées vis-à-vis de ce culte par les catholiques de ces deux pays au cours du XVIIIe et XIXe siècle. P.-E. Roux analyse  ainsi la dimension conflictuelle de cette coexistence, autour des prohibitions réciproques, à partir de l’exemple de plusieurs crises majeures ou d’incidents récurrents. En effet, l’interdiction de ce culte par la papauté se transforma en une véritable controverse ardemment discutée à tous les niveaux, de Rome aux missionnaires en passant par les Coréens ou Chinois fraîchement convertis qui conduisit à l’interdiction de la pratique du catholicisme en Chine et en Corée. L’intervenant conclura que les adaptations adoptées par les pratiquants et les missionnaires catholiques en Asie du Sud-Est au sujet du maintien ou non du culte des ancêtres ne sont pas une forme d’acculturation du catholicisme, mais plutôt un « entremêlement » ou un jeu d’interaction entre le catholicisme européen et les rituels confucéens, au sein d’un tissu religieux et culturel pluriel.

Le second orateur, Carl Young (Université Western Ontario), recentre le propos sur le cas de la Corée du début du XXe siècle, avec un exposé intitulé « Beyond the Three Teaching: Religious Plurality and the Ch’ŏndogyo Religion in Korea in the Early 20th century » qui s’appuie sur son dernier ouvrage, Eastern Learning and the Heavenly Way: The Tonghak and Ch’ŏndogyo Movements and the Twilight of Korean Independence (2014). C. Young analyse l’émergence d’une pluralité religieuse dans le contexte particulier de la montée de l’impérialisme japonais, en insistant sur l’intérêt qu’il y a à étudier le mouvement religieux Ch’ŏndogyo. Fondé sur la transformation et la redéfinition d’un mouvement précédant appelé Tonghak, cette religions est issue des trois enseignements religieux (le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme). L’exemple du Ch’ŏndogyo montre ainsi que la religion n’est pas une sphère isolée, mais au contraire très ancrée dans une réalité sociale et des enjeux politiques, voire idéologiques, forts. A ce titre le Ch’ǒndogyo se présente comme un programme de société global, doublé d’une réinterprétation religieuse synthétique entre l’ancien et le moderne. L’auteur conclut en rappelant l’importance de cette période historique comme période de transition : de nouvelles idées économiques, politiques et sociales venant de l’étranger ont pu être intégrées dans les traditions pour former une nouvelle identité et le Ch’ŏndogyo, tandis qu’apparaissaient les premiers débats entre collaborateurs et nationalistes.

Les questions posées par la discutante Marion Eggert (Université de Bochum) ont permis d’insister sur le fait que les deux intervenants ont réussi à dépasser le schéma classique de perversion ou rejet pour choisir celui de l’adaptation ou de la transformation dans leur étude de la pluralité religieuse en Asie. La discussion est également revenue sur les implications de cette pluralité, notamment dans le rapport des sociétés à leurs pratiques ancestrales en période de bouleversements.

 

 

Compte rendu de la présentation de Vincent Durand-Dastès (INaLCO)

« Quand les dieux ont le bras long… Les divinités du bouddhisme ésotérique dans la culture chinoise prémoderne », 20 novembre 2014

 

Colloque international « Pluralité religieuse et culturelle en Asie de l’Est (Chine, Corée, Japon) », organisé par l’équipe ASIEs de l’INaLCO et le Réseau des Études sur la Corée (INaLCO-Paris-Diderot-EHESS), 20-21 novembre 2014

 

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Compte rendu réalisé par Hunhee Cho, Lucie Daeye, Hugo Desmettre, Dilara Kuruoglu, Xiao Wu,  étudiants du séminaire de Valérie Gelézeau à l’EHESS

 

Le 20 novembre 2014 s’ouvrait le colloque « Pluralité religieuse et culturelle en Asie de l’Est » par un premier panel modéré par Nathalie Kouamé (Université Paris-Diderot) et ayant pour thème les « Échanges et circulations au sein de la pluralité ». Esther Maria Guggenmos (Université d’Erlangen Nuremberg) nous a d’abord présenté, de manière enthousiaste, les rituels et leurs différences dans les temples chinois et les nombreuses variations du bouddhisme.

Puis intervient Vincent Durand-Dastès (INaLCO), qui est spécialiste d’histoire de la littérature et des religions chinoises, ainsi que du roman et du théâtre chinois traditionnels. S’appuyant sur son dernier ouvrage, Empreintes du tantrisme en Chine et en Asie orientale : imaginaires, rituels, influences (2012), son intervention foisonnante, très richement illustrée, traite plus particulièrement de la diffusion des images du bouddhisme ésotérique (tantrique) au sein de la culture populaire chinoise. Il s’intéresse ainsi aux divinités d’aspect martial, les Mingwang 明王 (comme Nezha 哪吒, Sun Wukong 孙悟空 et Guanyin 观音) dans les romans de langue vulgaire publiés au cours de la dynastie des Song. Ces divinités, ayant six à huit bras et généralement trois têtes (une humaine au centre et deux autres de formes animales ou démoniaques), possèdent un corps musclé et portent de multiples armes. D’aspect furieux, elles ont aussi la capacité de sauver par le bien et par le mal (« 以善恶化人 ») – comme y insiste V. Durand-Dastès. Démêler ce qui, dans ces figures tantôt archétypales tantôt mythologiques, relève du bouddhisme ou plus largement de la culture populaire au sens séculaire est d’ailleurs une question délicate. Quant au terme Mingwang, il est parfois traduit en langue occidentale par « roi des formules magiques », « celui qui possède la science ou la magie », ou encore « roi furieux des incantations ». A la fois séduisant et démoniaque, le Mingwang fait appel à des prêtres taoïstes et à leurs rituels pour sauver les âmes errantes.

V. Durand-Dastès illustre cette définition par un extrait tiré d’un roman Ming en langue vulgaire où un policier confucéen à la recherche d’un moine démoniaque entre dans un sanctuaire de Kaifeng 开封 et y découvre une représentation de Bouddha qui l’effraie. Cet extrait peut illustrer le choc que pouvaient ressentir les visiteurs chinois dans ces temples lorsqu’ils ne connaissaient pas la théologie présente derrière ces images et sculptures tantriques. L’intervenant précise alors que les représentations tantriques ne sont pas limitées aux divinités masculines. Il prend un second exemple tiré d’un roman où Guanyin 观音 donne à la princesse du pays des femmes la possibilité de se transformer en divinité tantrique – elle possède alors trois têtes et six bras, un visage couleur sang et porte un gourdin.

V. Durand-Dastès termine sa présentation en présentant de nombreuses peintures taoïstes du XVIIe siècle en Chine, dans lesquelles on retrouve aussi ces héros tantriques et leur représentation martiale. Il conclut en réaffirmant l’impact fort qu’ont pu avoir ces représentations de divinités indiennes sous forme de héros martiaux dans les romans de langue vulgaire et dans les peintures et romans taoïstes, ce qui a permis de diffuser les enseignements bouddhistes dans toutes les sphères de la société chinoise, de la cour à la culture populaire. Il précise qu’il est probable que l’on retrouve le même genre de phénomène en Corée et au Japon.

Dans la discussion qui suit, Matthias Hayek (Université Paris-Diderot) compare les textes analysés avec des romans japonais du XIXe siècle et souligne les points communs entre la Chine et le Japon. La discussion se clôt par la question du rapport entre taoïsme et bouddhisme et de l’efficacité des rituels.

 

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Séminaire pluridisciplinaire d’études coréennes

Centre Corée de l’EHESS et UMR 8173 Chine, Corée, Japon

 

Sauf précision, les séances se tiennent habituellement de 14h à 16h dans les salons du 1er étage de la Maison de l’Asie, 22 avenue du Président Wilson, 75116 Paris (M° Iéna ou Trocadéro).

 

 

19 décembre 2014

Séance spéciale en partenariat avec l’AFPEC (Association Française pour l’Étude de la Corée)

14h : Alain Delissen (EHESS)
L’amour au temps des catastrophes. Correspondances de Yi Chungsôp

 

16h : Réunion plénière des membres

Préparation de la journée des festivités du printemps 2015, échanges d’idées, témoignages

 

Source : Centre de recherches sur la Corée

Dans le cadre de son cycle de conférences et de rencontres A la table du traducteur, la BULAC a le plaisir de vous inviter à assister à une table-ronde organisée en collaboration avec les Éditions de l’EHESS, le 18 décembre 2014, à partir de 18h30, à l’Auditorium du Pôle des langues et civilisations (65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris) :

 

Sciences sociales « d’ailleurs » ?

 

Table ronde sur la traduction et la circulation des savoirs entre la France, la Russie, la Turquie et la Corée, avec Ioulia Podoroga (université de Genève), Hamit Bozarslan et Alain Delissen (École des hautes études en sciences sociales), animée par Benjamin Guichard (BULAC).

 

En savoir plus sur la soirée : http://bit.ly/1w5ruV7

 

Pages

Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS