Atelier de traduction : 한국 국학사의 새로운 이해

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Traduction(s)

Han'guk kwahaksa ŭi saeroun ihae

Texte original

Traduction

 

Cette année, cela fait tout juste trente-cinq ans que le texte fondateur des recherches sur l'histoire des sciences coréennes est paru. Il n'a pas fallu plus longtemps pour que les sciences et les techniques de Corée soient prises au sérieux par les historiens, ce que je me suis moi-même efforcé de faire au mieux dans mes propres travaux.

            Ce livre en est l'aboutissement. Encouragé par les historiens nationalistes qui parlent de "la brillante contribution des sciences coréennes", il s'agit ici d'un travail qui voudrait analyser ce sujet en toute objectivité, et qui souhaiterait humblement revenir sur le zèle qu'il nourrit.

            Depuis la parution en 1966 de Han'guk kwahak kisulsa (Histoire des sciences et des techniques coréennes)[1] et de l'édition revue et corrigée de 1976, par deux fois je n'ai pas pu tenir mes engagements à fournir une nouvelle édition tous les dix ans. C'est pour tenir cette promesse que, réfrénant mes émotions, je me suis lancé dans la rédaction de cet ouvrage.

            C'est donc avec un immense plaisir que j'ai pu poursuivre ce travail en 1996. Cette année-là, j'ai été appelé comme professeur invité de la chaire Tasan du centre de recherche historique de l'Université de Yonsei. Jouissant de cette chaire pendant une année complète où j'ai pu y enseigner mes recherches, je fus enfin en mesure de mettre de l'ordre dans mes travaux.

            Il y a deux grandes parties dans cet ouvrage.

            Il est possible de distinguer les travaux développés entre 1960 et 1980, des recherches réalisées depuis 1990.

            Les textes de la première catégorie ont été développés à partir de mes recherches portant sur l'analyse des sources majeures et sur l'examen des sites archéologiques et de leurs reliques. Ils visent à poursuivre les travaux de mes prédécesseurs sur l'histoire des sciences et des techniques coréennes, à commencer par ceux de Hong I-sŏp, à reprendre leurs découvertes et leurs analyses des documents et des fonds d'archives, à les confronter et à les compléter par l'étude de sites et de reliques.

            Je les publie en l'état. J'ai partiellement corrigé certains mots et certaines expressions, qui trente ans auparavant n'étaient pas suffisamment aboutis, de façon à rendre l'ensemble plus convenable. Je n'ai cependant pas voulu retoucher aux analyses erronées, ni au propos en lui-même. Ceci parce que j'ai revu de nombreuses choses dans l'autre moitié de l'ouvrage.

            Cette deuxième partie expose mes perspectives sur les sciences traditionnelles coréennes, développées dans mes travaux plus récents. J'ai voulu proposer une vision personnelle des nouvelles perspectives qui s'ouvrent pour l'histoire des sciences coréennes. Ce sont des convictions personnelles fortes développées ces trente-cinq dernières années, pendant lesquelles se sont répandus une histoire erronée et des préjugés injustes. Ce n'est pas une tâche facile que de rectifier les nombreux préjugés sur l'histoire des sciences traditionnelles coréennes qu'ont les intellectuels chinois et plus particulièrement les Japonais. Ce fut une bataille difficile et éreintante que de corriger le manque de considération historique, dû à cette idée reçue très fortement enracinée selon laquelle les sciences et les techniques coréennes avaient été reçues et copiées de celles de la Chine.

            C'est dans les années 1990 que j'ai rédigé les textes portant sur le processus créatif des sciences traditionnelles coréennes, posant ainsi les problèmes inhérents à l'historiographie des sciences par le biais d'une réévaluation systématique et objective de ce processus. Il faudrait encore ajouter des thèmes et des périodes qui font défaut à cet ouvrage, pour que  l'auteur de Han'guk kwahak kisulsa puisse proposer une édition revue et corrigée complète. En conséquence, cet ouvrage n'est encore qu'un bilan intermédiaire. Je conclus ainsi, de mon mieux à ce jour, cette édition revue et corrigée proposant la somme de mes recherches.

            Durant les trente-huit dernières années, j'ai reçu le soutien de très nombreuses personnes.

            L'aide et la patience de l'ensemble des chercheurs en études coréennes (Han'gukhak), comme celle des personnes travaillant dans les musées ou sur le patrimoine culturel,  fut inestimable, parce qu'ils furent l'une des raisons de mon intérêt pour l'histoire des sciences coréennes. Je ne peux les citer un à un. Je me souviens de leur soutien, et voudrait leur rendre hommage par mes efforts et ma persévérance dans cette voie-là. J'ai aussi une dette envers de nombreuses institutions. L'Université féminine Sungshin et la fondation Unjŏng, l'Université d'État de New York (Albany), le Kyujanggak à l'Université nationale de Séoul, l'Institut Harvard-Yenching, l'Université de Tôkyô et son centre de recherche en sciences humaines, le centre Needham de Cambridge, l'Institut national pour l'histoire de Corée (Kuksa p'yŏnch'an uiwŏnhoe), l'entreprise Samsung et Samsung SDI, l'Institut Sejong le Grand (Sejong taewang kinyŏm saŏphoe), et le centre de recherche historique de l'Université Yonsei, m'ont chacune accordé leur appui inébranlable malgré les aléas d'une discipline encore naissante.

 

            Pour finir, je ne peux exprimer suffisamment ma gratitude auprès des deux personnes qui ont corrigé avec bienveillance le manuscrit colossal de ce livre, au fur et à mesure de son avancement. Ma femme Chŏng-yŏn, et le jeune chercheur en histoire des sciences coréennes Ku Man'ok du département d'histoire de l'université de Yonsei, à qui j'ai causé bien des soucis.

            Je remercie enfin toutes les personnes du centre de recherche historique, ainsi que le personnel de la maison d'édition.

 

 

 

Printemps 1998, dans la vallée de Munŏmi

Chŏn Sang-un

 

 

[1]    Chŏn, Sang'un 全相運. Han'guk Kwahak Kisulsa 韓國科學技術史. Koryŏ Sorim 高麗書林, Séoul, 1966.

 

 

 
 
Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS