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La Corée du Sud veut exporter un modèle de développement : le cas du mouvement Saemaul

La Corée du Sud veut exporter un modèle de développement : le cas du mouvement Saemaul

par Antoine Bondaz et Léonie Allard

 

En 2010, la Corée du Sud est devenue le 24e membre du Comité d’assistance au développement (CAD) de l’OCDE et, par la même occasion, le premier État à passer du statut de bénéficiaire de l’aide internationale à celui de donateur, depuis la création de ce comité, en 1961. En l’espace d’un demi-siècle, la Corée du Sud a réalisé le « miracle de la rivière Han ». Ravagée par la guerre et avec un PIB inférieur à celui de la République démocratique du Congo dans les années 1960, la Corée du Sud est devenue la quinzième puissance économique mondiale.

 

En 2010, Séoul a accueilli le sommet du G20, une première pour un pays non membre du G8, au cours duquel un plan d’action pluriannuel sur le développement a été adopté. Ce plan soulignait notamment que le partage de diverses expériences relatives au développement jouait un rôle crucial dans la formulation de solutions efficaces pour le développement. Cette notion de partage d’expériences est aujourd’hui mise en avant par la Corée du Sud, comme le montre le dernier discours du ministre des Affaires étrangères Yun Byung- se lors de la 68e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 20132.

 

La stratégie coréenne permet au pays de se différencier des traditionnels pays contributeurs d’aide publique au développement (ADP) en insistant avant tout sur sa propre expérience. La Corée, pays ayant fait face aux enjeux du développement économique dans les dernières décennies, tente ainsi d’exporter son modèle en la matière en s’appuyant sur des institutions regroupées au sein du programme de partage de connaissances (Knowledge Sharing Program, KSP), et s’inspirant du modèle du « mouvement Saemaul » de modernisation des campagnes coréennes dans les années 1970. Ce mouvement fait par ailleurs l’objet de nombreuses critiques en Corée, pour son rôle dans le renforcement du régime autoritaire de Park Chung-hee et de Chun Doo-hwan, ce qui pose la question de sa mise en oeuvre dans des pays tiers alors que l’impératif de respect des droits fondamentaux est un principe fondamental de l’APD contemporaine.

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Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS