Soutenances de thèse

Soutenance de thèse d’Hervé Péjaudier, 9 juin 2015

É C O L E  D E S  H A U T E S  É T U D E S  E N  S C I E N C E S  S O C I A L E S  

UMR 8173 Chine Corée Japon / CRC

PÉJAUDIER HERVÉ

R I T U E L   O U   S P E C T A C L E ?

DES « REPRÉSENTATIONS CHAMANIQUES CORÉENNES » (KUT)  DANS DES SALLES OCCIDENTALES :

AUTOUR DE LA « CHAMANE » (MUDANG) KIM KŬM-HWA

THÈSE dirigée par M. Alexandre GUILLEMOZ

Mardi 9 juin 2015, Maison de l’Asie, Grand Salon, à 14 h.

22 av. du président Wilson, Paris 75116, métro Iéna

Membres du jury :

Mme Valérie GELÉZEAU, maîtresse de conférence HDR EHESS

M. Alexandre GUILLEMOZ, directeur d’études EHESS à la retraite (Directeur)

Mme Roberte HAMAYON, directeur d’études EPHER sciences religieuses à la retraite

M. François PICARD, professeur Université Paris-Sorbonne (Rapporteur)

M. Jean-Marie PRADIER, professeur émérite Université Paris 8 (Rapporteur)

Résumé :

Ce travail étudie la réalisation des kut, rituels chamaniques coréens, sur les scènes occidentales aujourd’hui, à partir des performances de la mudang (chamane) Trésor national Kim Kŭm-hwa données à Paris en 2002 et 2005, du point de vue de la réception en s’appuyant sur deux fois vingt témoignages de spectateurs choisis pour leur diversité. La première section, intitulée « le point de vue des spectateurs », montre comment lors de la représentation de 2002 on a eu le sentiment qu’une triple barrière était levée, celle du lieu, de la langue et de la culture, permettant aux spectateurs de se sentir intégrés dans une communauté et pris dans un jeu auxquels ils s’abandonnaient ; ce qui ne les empêchait pas de réfléchir sur la dichotomie bien ressentie entre « rituel » et « spectacle », pour aboutir à l’idée que les deux aspects atteignaient leur but, le rituel distribuant la chance, et le spectacle la joie. L’analyse des résultats de 2005 permet d’établir une matrice des modes de représentations associés par les spectateurs à la perception d’un kut, renforce l’idée d’une collectivité assemblée autour de la mudang, et fait ressortir l’étonnant lien personnel que beaucoup de témoins souhaitaient établir avec elle. La seconde partie s’élargit au « point de vue des producteurs » ayant fait venir des kut en France. La synthèse de leurs propos nous a permis de déterminer les 7 mauvaises raisons de le faire, qui reposent sur les notions de croyances et de véracité entraînant apories et ratages. Nous construisons en miroir le système des 7 bonnes raisons, qui repose sur les notions de jeu et d’efficience, pour retrouver la motivation du kut et le partage avec le public. Enfin, « le point de vue de la mudang » nous entraîne en Corée, où comprendre comment la présence chamanique infuse toute la société, comment la parole des mudang est perçue par les « clients » (même quand ils sont anthropologues) et ce qu’il en est d’un kut privé donné par Kim Kŭm-hwa en son sanctuaire, pour arriver à la notion de « forme émergente », adaptation du kut aux contraintes d’aujourd’hui, seul moyen sans doute d’assurer sa survie, dans une nouvelle répartition des composantes rituelles et spectaculaires.

Pages

Academy of Korean studies Inalco Université Paris Diderot-Paris 7 EHESS